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samedi 16 avril 2011

Marco Decorpeliada - Schizomètres












détournements : se dérober du «substantialisme de la maladie mentale» - sortir des grilles - exposition Decorpeliada





Psycho patte à la Maison rouge

Critique

Expo . A Paris, un collectif oulipien reprend l’œuvre du mystérieux Decorpeliada, qui a subverti les codes de la médecine mentale.

Par LOUIS SÉGUIN

La Maison rouge présente «Schizomètres», une exposition consacrée à Marco Decorpeliada. Rien ne sert de taper ce nom sur Wikipédia, Decorpeliada est un parfait inconnu. Son œuvre est une découverte livrée ici pour la première fois au public, au point qu’Antoine de Galbert (fondateur de la Maison rouge) s’est senti dans la peau de Dubuffet découvrant l’art brut quand les cinq commissaires de l’exposition ont posé sur son bureau les objets mystérieux qu’a laissés l’artiste. «C’est à vendre ? J’achète !» s’est écrié Galbert, enthousiaste.

Congélateurs. Marco Decorpeliada, né en 1947, a mené une vie de roman. Lorsqu’il rentre en France, en 1995, après avoir fait le tour du monde dans tous les sens, il est bouleversé par le décès de sa mère. S’ensuit alors, jusqu’à sa mort en 2006, le temps des hôpitaux psychiatriques, où il se met à penser en artiste. Un de ses docteurs, Sven Legrand, l’encourage à travailler ses découvertes.

La trouvaille de Decorpeliada tient au système psychiatrique et à ses outils. Cet homme, dont l’identité était réduite aux diagnostics qu’on lui appliquait, a cherché à déjouer ce système, à contre-attaquer.

Etudiant avec soin les codes du DSM IV (un manuel de classification des maladies mentales utilisé par les psychiatres pour établir les diagnostics), il s’est aperçu qu’ils correspondaient étrangement avec les codes du catalogue des surgelés Picard. L’œuvre de Decorpeliada révèle donc des associations sous formes plastiques diverses (collages sur des mètres de charpentiers et tableaux incrustés sur des portes de congélateurs, dont les cases révèlent les correspondances). A chaque maladie mentale correspond un produit surgelé : la pyromanie et le poulet à l’indienne sont rangés sous le même code 63.1, et ainsi de suite… Une fois cette correspondance établie, Decorpeliada a généralisé son procédé, cherchant d’autres classements fonctionnant de façon similaire : les Cantates de Bach, les Contes des 1001 nuits, les 1001 films à voir avant de mourir, les citations latines des dictionnaires ou encore la classification universelle Dewey, utilisée dans les bibliothèques pour organiser le savoir.

Le résultat est édifiant : à la maladie «problème relationnel dans la fratrie» correspond le film Festen ; à «schizophrénie, type paranoïde continue» correspond le code «Religions» du catalogue Dewey.

Le statut de l’œuvre de Marco Decorpeliada est ambigu. D’après Paula Aisemberg, directrice de la Maison rouge, le travail du classement, de la mesure et de la répétition situe Decorpeliada dans l’histoire de l’art conceptuel et minimaliste. L’œuvre rappelle aussi le surréalisme par le surgissement d’une signification dans un rapprochement fortuit d’éléments, un «hasard objectif». Mais il y a surtout chez Marco Decorpeliada un souci de dénoncer les pratiques institutionnelles de la psychiatrie avec un humour et une rigueur d’élaboration «oulipiens».

Lacaniens. C’est là que les cinq commissaires de l’exposition entrent en jeu, et reprennent l’œuvre à leur compte. Psychanalystes oulipiens, membres de l’Ouspypo (Oulipo sauce psy), ils utilisent Marco Decorpeliada pour dénoncer ce que l’un d’eux, Laurent Cornaz, appelle le «substantialisme de la maladie mentale». Pour ces lacaniens, la thérapie est dynamique, la psyché mute dans et par la parole.

Selon Laurent Cornaz, le projet est foucaldien, et Decorpeliada s’est joué de la psychiatrie et de la «folie classificatoire» en désamorçant les diagnostics auxquels il était soumis. En exploitant sa folie, Decorpeliada a fait de l’art.

Difficile, au fil de l’exposition, de faire la part entre la curiosité qu’inspirent la folie de l’artiste et l’intérêt que font naître ses œuvres. Difficile aussi de savoir ce qu’il faut penser de l’exploitation de l’œuvre d’un défunt anonyme par cinq psychanalystes militants.

Alors que l’on est plongé dans ces réflexions, on tombe en fin de parcours sur une petite salle mitoyenne ; on découvre une vidéo d’Antoine de Galbert parlant du projet, et un imposant livre retraçant la genèse de l’installation. Alors surgissent, avec les éléments de réponse, les vraies questions…*

relevé sur

www.liberation.fr/culture/0109622136-psycho-patte-a-la-maison-rouge



marco decorpeliada, schizomètres

19 février - 16 mai 2010
La maison rouge présente le travail encore inédit de Marco Decorpeliada (1947-2006), artiste non professionnel, qui a assidûment produit des créations fort singulières. Ses œuvres ont toutes à voir avec la question de l’épinglage diagnostique en psychiatrie par lequel il a été personnellement malmené. Dans une tentative de se dérober à cet étiquetage qui l’emprisonne dans des catégories, il « lui » réplique en fabriquant des objets qui interrogent cette nosographie psychiatrique. La chiquenaude initiale de sa démarche a été le constat d’une évidence. Il existe, à ses yeux, une correspondance entre les codes attribués aux troubles mentaux dans la dernière née des classifications psychiatriques, le DSM IV (Diagnostic and Statistical Manual - Revision 4), et les codes des produits du catalogue « PICARD SURGELES » : deux items, un même chiffre. À « 20.1, Schizophrénie, type catatonique continue », il répond « 20.1, Crevettes Roses entières cuites » et à « 42.0, Trouble obsessionnel compulsif (TOC) », il réplique « 42.0, Carottes en



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